mercredi 4 mai 2011

Programme de troisième

Objectifs de la classe
de troisième

Dans le cadre des objectifs généraux du collège, la classe de
troisième représente une étape décisive pour la maîtrise des discours.
Les apprentissages s’organisent selon trois directions essentielles:
la compréhension et la pratique des grandes formes de
l’argumentation qui constituent pour les élèves l’innovation principale.
Leur étude associe celle des discours narratif, descriptif et
explicatif.
l’expression de soi. Celle-ci peut se manifester par le récit ou
l’argumentation, et mettre l’accent sur l’implication et l’engagement
(opinion, conviction, émotion), ou au contraire la distanciation et le
détachement (objectivité, distance critique, humour).
la prise en compte d’autrui, envisagée à la fois dans sa dimension
individuelle (dialogue, débat) et dans sa dimension sociale et
culturelle (ouverture aux littératures étrangères, notamment européennes).
Ces objectifs orientent les pratiques de lecture, d’écriture et
d’oral, combinées dans les séquences qui organisent l’année.
Lecture et expression sont toujours liées.
I – La lecture
A. Objectifs
Le principal objectif pratique de la lecture en troisième est de
consolider l’autonomie des élèves face à des textes divers.
Les principaux objectifs de connaissance sont :
– l’étude de l’expression de soi,
– la prise en compte de l’expression d’autrui.
Dans cette perspective, l’année de troisième :
– met l’accent sur la lecture de textes autobiographiques et de
poèmes lyriques ;
– ouvre davantage à la lecture d’oeuvres étrangères ;
– accorde une place accrue à la lecture de textes à visée argumentative.
Dans le prolongement des années précédentes, les lectures
portent sur des oeuvres des XIXe et XXe siècles, sans exclure d’autres
périodes. Elles doivent être nombreuses et diversifiées, incluant la littérature
pour la jeunesse, les textes documentaires, l’image. Pour
enrichir l’imaginaire, on a soin de multiplier et de diversifier les
textes, en recourant largement à des lectures cursives. On veillera
dans tous les cas à éclairer le contexte des oeuvres lues. L’enjeu principal
est la compréhension de leur sens. L’appropriation de repères
culturels est une finalité majeure des activités de lecture.
B. Textes à lire
1. Approche des genres
– Autobiographie et/ou Mémoires : on engage la réflexion sur
le discours autobiographique, on observe comment le narratif s’y
associe souvent à l’argumentatif.
– Poésie : on met l’accent notamment sur la poésie lyrique et
la poésie engagée y compris la chanson.
– Roman et nouvelle : on poursuit l’étude des formes narratives,
en diversifiant les textes et les pratiques de lecture.
– Théâtre : on souligne la relation entre le verbal et le visuel
dans l’oeuvre théâtrale.
2. Choix de textes et d’oeuvres
Littérature pour la jeunesse
Les titres peuvent être choisis par le professeur dans la liste présentée
en annexe des Documents d’accompagnement du programme,
avec le souci de proposer au moins une oeuvre humoristique.
Textes porteurs de références culturelles
– Une oeuvre à dominante argumentative (essai, lettre ouverte,
conte philosophique).
– Une oeuvre autobiographique française.
– Un ensemble de textes poétiques du XIXe ou du XXe siècle.
– Une pièce de théâtre du XIXe ou du XXe siècle, française ou
étrangère.
– Deux romans, ou un roman et un recueil de nouvelles, du
XIXe ou du XXe siècle.
Ces oeuvres, au choix du professeur, devront inclure au moins
un titre pris dans les littératures européennes. Les méthodes de lecture
mises en oeuvre se répartiront, à parts égales, entre la lecture
cursive, l’étude de l’oeuvre intégrale, l’approche par un ensemble
d’extraits.
Textes documentaires
Pour conduire les élèves à une plus grande autonomie dans le
choix et le maniement des documents, on développe l’usage de dictionnaires,
d’usuels et d’ouvrages de références. On leur apprend à consulter
les banques de données, notamment informatiques et télématiques.
Dans l’étude de la presse, on distingue l’information du commentaire,
on fait percevoir comment les informations ont été sélectionnées
et on dégage les spécificités du discours journalistique, en
comparant par exemple le traitement d’un même sujet dans plusieurs
journaux (écrits ou audiovisuels).
L’image
On travaille sur les relations entre le visuel et le verbal (cf.
entre autres, Théâtre, ci-dessus B.1.). Dans la perspective de l’argumentation,
on étudie plus particulièrement l’image publicitaire et le
dessin d’humour.
On aborde l’analyse du film en comparant le récit en image et
le récit écrit (par exemple à travers une adaptation à l’écran d’une
oeuvre littéraire ou l’étude d’un scénario).
On développe l’esprit critique par l’analyse de productions
audiovisuelles diverses (émissions télévisées, spots publicitaires, documentaires,
fictions, etc.).
II – L’écriture
A. Objectifs
En classe de troisième, l’activité d’écriture a deux objectifs majeurs :
– perfectionner l’écriture de textes narratifs complexes,
– maîtriser l’exposé écrit d’une opinion personnelle.
Dans la continuité des cycles précédents, on conduit les élèves à
produire des écrits fréquents et diversifiés (narration, description, explication,
expression d’opinion), dans une progression d’ensemble régie
par les deux objectifs ci-dessus.
B. Textes à écrire
1. Écriture à usage personnel
– prise de notes à partir d’un support écrit ou d’une communication
orale, et reprise de ces notes en vue d’une utilisation précise,
– mise en ordre des idées et des informations,
– écriture et réécriture du brouillon,
– utilisation du traitement de texte.
2. Écriture pour autrui
• Réduction ou amplification d’un récit, d’un texte explicatif,
d’un texte argumentatif simple, en fonction d’un contexte.
• Pratique du récit :
– rédaction de récits complexes ayant pour cadre le monde
réel ou un monde imaginaire,
– récit dont la trame suit ou ne suit pas l’ordre chronologique,
avec insertion de passages descriptifs et utilisation de paroles rapportées
directement ou indirectement,
– récit à partir d’un récit donné avec changement de point de vue.
En particulier les élèves devront rédiger, dans l’année :
– le récit d’une expérience personnelle,
– un témoignage : relater un événement et exprimer sa réaction.
• Pratique de l’argumentation :
– présentation d’une prise de position étayée par un argument
concret (par exemple, un fait historique...) et un argument abstrait
(raisonnement). Cette compétence est à maîtriser en fin de troisième.
– présentation de plusieurs opinions sur une question. Cette
compétence est en cours d’acquisition.
Dans tous les cas, on fera saisir aux élèves la notion de paragraphe.
Les textes produits devront comporter une introduction, un
développement et des éléments de conclusion. La réalisation de
textes d’une à deux pages correctement rédigés est une exigence
minimale.
III – L’oral
A. Objectifs
L’objectif général est qu’en fin de troisième les élèves sachent :
– identifier les situations d’oral les plus usuelles de la vie personnelle,
scolaire et sociale,
– distinguer l’écoute, le dialogue, l’exposé,
– se comporter de façon pertinente dans les différentes activités
orales.
On poursuit les pratiques des années précédentes dans les
domaines de la lecture à haute voix et de la récitation. On approfondit,
celle du compte-rendu oral en l’orientant vers l’initiation à
l’exposé, et celle du dialogue en l’orientant vers la participation à
un débat.
B. Textes à dire
1. Lecture et récitation orales
On continue à pratiquer :
– la récitation (en liaison avec les textes étudiés),
– la lecture à haute voix (en particulier les mises en voix et mises
en espace simples de textes de théâtre).
2. Comptes-rendus et témoignages
On développe :
– la pratique du compte-rendu (à la suite d’une visite de monument,
de lectures, de documents),
– la pratique du récit oral (témoignage, récit d’une expérience
personnelle).
Il s’agit là d’oral préparé ; on conduira les élèves à se détacher
progressivement de leurs notes, pour s’engager dans une expression
orale plus improvisée. Ces interventions orales devront avoir une
certaine ampleur (plusieurs minutes) sans devenir pour autant de
lourds exposés
C. Dialogue, débat, exposé d’une opinion
Partant de la pratique des dialogues mise en oeuvre en 5e et 4e,
on amène les élèves à maîtriser :
– la formulation d’une question précise en fonction d’un destinataire
(appelant à développer une information, à justifier un avis, etc.),
– l’écoute de l’énoncé d’autrui ; sa reformulation pour assurer
la compréhension,
– l’expression d’une opinion personnelle.
Cette pratique pourra se faire en situation d’échange à deux
(dialogue), ou en situation de groupe (débat). Elle prendra appui sur
des lectures (oeuvres littéraires, presse, documents audiovisuels,...).
Diverses formes de simulations peuvent y être mises en oeuvre
(négociations, procès, émissions de radio ou de télévision, interviews).
Ces activités exigent une durée plus longue que celles présentées
en B.
D. Les compétences à développer
L’ensemble des activités d’oral appelle et développe les compétences
suivantes :
– adapter l’attitude, la gestuelle et la voix à la situation d’énonciation
(prise en compte de l’espace, des interlocuteurs, des règles
qui régissent les tours de parole),
– distinguer les registres de langue et choisir celui qui convient
à la situation de communication (lexique, syntaxe, formes d’interpellation,
marques de la politesse),
– écouter et reformuler le discours d’autrui (les reformulations
sont un moyen privilégié d’évaluer la réussite de l’échange),
– faire des résumés, des synthèses ou des développements en
s’entraînant, selon le cas, à la brièveté ou à l’amplification.
IV –Les outils de la langue pour la lecture,
l’écriture et la pratique de l’oral

A. Objectifs
L’étude de la langue est toujours liée aux lectures et aux productions
des élèves. En classe de troisième, ils doivent déjà savoir
identifier les diverses formes de discours. On approfondit donc
l’étude de l’argumentatif et du narratif, en accordant au premier une
place plus importante.
Le but de cette classe est que les élèves comprennent la notion
de forme de discours, l’importance de la notion de point de vue,
indissociable de celle d’énonciation, et sachent les mettre en oeuvre.
Des moments spécifiques seront consacrés à des mises au
point sur les outils de la langue, dans le cadre des séquences, en
fonction des objectifs d’écriture, d’oral et de lecture.
NB. Les notions qui apparaissent dans les listes qui suivent sont présentées
comme des « outils ». Cela signifie que le professeur se préoccupe avant tout de
les faire utiliser, en situation de production et de réception, puis, éventuellement
et dans un second temps, de les nommer. L’élève n’a donc pas à apprendre des
listes de définitions abstraites et la part de métalangage qui apparaît ici s’adresse
aux professeurs (ce point sera repris et complété dans le document d’accompagnement
pour la classe de 3e, et certaines notions explicitées).
B. Vocabulaire
Comme pour la 5e et 4e, l’étude du vocabulaire est envisagée
selon différents niveaux d’analyse, en allant de l’organisation du
lexique aux relations entre lexique et discours. En liaison avec le discours
argumentatif, l’accent est mis en classe de troisième sur la
dimension axiologique du lexique ;
• la structuration lexicale (préfixe, suffixe, radical, modes de
dérivation, néologismes, emprunts). Aperçus sur l’histoire de la langue,
sur l’origine des mots français, sur l’évolution de la forme et du sens des
mots, sur la formation des locutions.
• les relations lexicales : antonymie, synonymie.
• les champs lexicaux et les champs sémantiques, à travers la
lecture et l’étude de textes ;
• le lexique et le discours :
– lexique et niveaux de langue,
– dénotation et connotation,
– lexique de l’évaluation méliorative et péjorative,
– lexique et expressivité : les figures (comparaison, métaphore,
métonymie, périphrase, antithèse ; leur rôle dans la créativité et dans
l’efficacité du discours) ;
• l’enrichissement du vocabulaire notamment :
– vocabulaire abstrait avec l’étude de l’argumentation,
– vocabulaire de la personne (sensations, affectivité, jugement).
Les enchaînements lexicaux prévisibles par effet d’usage et les
expressions toutes faites.
C. Grammaire
Les italiques indiquent les acquisitions propres à la classe de
troisième ; les caractères romains : les notions déjà abordées en
cycle central.
Discours
• Énoncé, énonciation :
– personnes, temps verbaux, adverbes, déterminants, dans
l’énoncé ancré dans la situation d’énonciation ou coupé de la situation
d’énonciation ;
– combinaison entre ces deux systèmes d’énonciation ;
• modalisation : modalisateurs, modes, temps verbaux.
• point de vue de l’énonciateur (approfondissements).
• mises en relief, usage de la voix active et de la voix passive.
• fonctions des discours (synthèses et combinaisons) :
– pôle narratif : raconter/décrire,
– pôle argumentatif : expliquer/argumenter ;
• paroles rapportées directement et indirectement. « style indirect
libre », marques d’oralité, récit de paroles ;
• actes de paroles ;
• explicite et implicite ;
• effets des discours : persuader, dissuader, convaincre, émouvoir,
amuser, inquiéter.
Texte
– Le paragraphe.
– Connecteurs spatio-temporels et logiques.
– Reprises pronominales et reprises nominales.
– Formes de progression.
– Organisation des textes : formes cadres et formes encadrées.
Phrase
– Phrase simple et phrase complexe :
• fonctions par rapport au nom (expansion nominale, apposition,
relatives déterminatives et explicatives),
• fonctions par rapport à l’adjectif (le groupe adjectival),
• fonctions par rapport au verbe (approfondissements),
• fonctions par rapport à la phrase (approfondissements) ;
• Coordination et subordination (étude des diverses subordonnées,
notamment conjonctives).
• Étude du verbe :
– aspect verbal,
– forme pronominale,
– conjugaison : modes et temps des verbes du premier et du
deuxième groupes et des verbes usuels du troisième groupe.
D. Orthographe
On distingue l’orthographe lexical (ou orthographe d’usage) de
l’orthographe grammaticale (formes verbales, accords en genre et en
nombre, homophones grammaticaux).
• Orthographe lexicale :
– familles de mots et de leurs particularités graphiques,
– différentes formes de dérivation,
– homophones et paronymes.
• Orthographe grammaticale :
– formes verbales (notamment des radicaux, des modes, des
temps, des homophones des formes verbales),
– accords dans le groupe nominal, dans la phrase verbale et
dans le texte,
– marques de l’énonciation (ex. : je suis venu/je suis venue).
L’évaluation cherche à valoriser les graphies correctes plutôt
qu’à sanctionner les erreurs.
On propose aux élèves des exercices brefs, nombreux et variés,
distinguant l’apprentissage (exercices à trous, réécritures diverses) et
l’évaluation. Les réalisations écrites des élèves donnent lieu à observation,
interrogation sur les causes d’erreur, élaboration d’une typologie
et mise en place de remédiation.
L’usage du dictionnaire doit être une pratique constante des élèves.

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